Sécheresse
désespérante oblige, des fonctionnaires japonais ont indiqué avoir eu
recours à deux machines à pluie dans le but de remplir les réservoirs
d'eau qui desservent les 35 millions de personnes de la mégapole de
Tokyo. Après des mois de précipitations inférieures à la moyenne
habituellement constatée et des températures torrides, la capacité
d'approvisionnement en eau est descendue à 60 % du niveau général pour
cette période de l'année, forçant les autorités tokyoïtes à demander aux
citoyens de faire quelques gestes simples afin d'économiser les
ressources de la capitale. Le civisme n'ayant pas suffi, le Bureau des
eaux a décidé d'employer l'artillerie lourde : deux machines à pluie
datant d'un demi-siècle qui n'avaient pas été utilisées depuis une
douzaine d'années. Ces engins, qui n'ont rien de sorcier mais sont
scientifiquement pensés, se contentent d'envoyer haut dans le ciel un
panache d'iodure d'argent via une sorte de grosse cheminée. Le tout est
installé dans une zone hors de Tokyo. Et ô miracle: dans les deux heures
qui ont suivi l'emploi des appareils, environ 17,5 millimètres de pluie
ont été enregistrés. "Il est difficile de juger si cette opération
est la cause directe de ces précipitations, mais nous nous plaisons à
croire que cela a été efficace", confie un responsable.
Le
principe, appelé ensemencement des nuages, consiste à provoquer une
condensation autour des sels d'iodure d'argent ce qui forme des grosses
gouttes d'eau dont le poids alourdi provoque la chute.
Après une
saison des pluies tellement courte à Tokyo que les habitants ont eu
l'impression qu'elle n'avait existé que dans l'imaginaire des
météorologues, la capitale endure des températures étouffantes depuis le
6 juillet, comme nombre d'autres villes du sud, du centre et de l'ouest
du Japon, avec des valeurs qui dépassent allègrement 30, 35 voire 40
degrés à l'ombre. Cette chaleur écrasante a déjà provoqué au moins 129
décès rien qu'à Tokyo, selon la chaîne publique NHK, et envoie chaque
jour à l'hôpital plusieurs centaines d'individus, victimes de malaises.
Libération (Rabat) – AllAfrica 31-08-2013